Alice
Alice apparait à première vue comme une petite fille bien élevée qui répond aux stéréotypes de l’époque et devrait rester bien sagement sous son arbre, et pourtant... Elle chemine dans cet espace temps distendu où règne le non-sens, transportant sa bonne éducation, peinant à étouffer sa vivacité, son caractère. Elle poursuit vaillamment sa route peuplée d’animaux, chute, rapetisse, grandit, voyage entre réalité et illusion, affronte les adultes pétris de règles toutes plus absurdes les unes que les autres. « ne t’imagine jamais ne pas être autrement que ce qui pourrait sembler aux autres que ce que tu étais ou aurais pu être n’était pas autrement que ce qui pourrait leur sembler autrement » Quête d’identité, recherche du «bon» sens, colère et violence, respect des règles, animaux inquiets de leur extinction... ce conte est de toute actualité. Lui donner comme cadre Versailles, lieu de pouvoir, règne de l’étiquette, mais aussi lieu de démesure, où l’on risque de se faire couper la tête, prenait tout son sens. A partir d’éléments architecturaux, de statuaires, de hasards, ou de manipulations plastiques artisanales, je réinterprète Alice au Pays des Merveilles. J’utilise des photographies transparentes, qui n’ont ni «bon» ni mauvais «sens». Certaines pièces sont réalisées en héliogravures en hommage aux gravures originelles de John Tenniel. EXTRAITS/EXTRACTS