






Venise est un concentré du monde. Clairement délimitée par ses frontières naturelles, elle en est comme une maquette sur pilotis. Porteuse de siècles d’histoire et de richesses, l’île se vide aujourd’hui de ses habitants, conséquence de la mondialisation. Et aux premières loges du réchauffement climatique, elle attend les Aqua Alta qui finiront par l’engloutir. Venise, ce sont aussi les vénitiens, leur mode de vie unique, un urbanisme nécessairement immuable - et l’omniprésence de l’eau. Pour « Venise Im-Mobiles », j’ai prélevé par la photographie des éléments du bord de la « maquette », je les ai assemblés, parfois en des mobiles transparents, ensuite re-photographiés. Je crée ainsi une barrière picturale à la montée des eaux, mouvante, version artisanale du MOSE, édifice mobile et flottant construit par les autorités pour protéger la lagune. Mais ces Im-Mobiles laissent percevoir cependant, dans toutes les recombinaisons possibles, un Venise des vénitiens qui s’efface, au rythme du clapot. « Venise c’est plein de murs, de portes, de grilles » Claudie Gallay, Seule Venise.